Mes expériences personnelles (principalement acquises dans le domaine des voiliers de plaisance et que j'ai parfois transposées pour la création de vivariums ou palludarium) me permettent d'affirmer que, si le recouvrement par de la résine d'une forme quelconque en bois, polyuréthane, ciment ou autres, pour faire un faux rocher ou une cascade est à la portée de toute personne un peu habile de ses mains, la création d'une cuve étanche en stratifié polyester ou époxy sur structure bois est une toute autre histoire.
1°) La partie inférieure d'un terrarium de type tropical est soumise à des conditions de température et d'humidité stagnante très importantes qui n'autorisent pas le "à peu près".
Il est donc nécessaire que le fond soit à la fois solide et parfaitement étanche.
2°) La solidité et l'étanchéité de la cuve nécessitent l'alternance de couches de mat de verre et de roving et un débullage très consciencieux après l'application de chaque couche.
Cela semble facile, sur le principe, mais cela demande une certaine technique qui ne s'acquiert pas du premier coup.
3°) Pour permettre le durcissement de la résine on doit y ajouter un catalyseur et un accélérateur.
Dès que le mélange est fait, le durcissement commence et la température augmente. Et, plus la température augmente, plus le durcissement s'accélère. Il faut donc :
a) faire un dosage très précis en fonction de la température ambiante;
b) ne pas interrompre l'application et ne préparer que de faibles quantités à la fois (en gros ce que l'on peut utiliser dans les 20 mn suivantes).
Il est donc évident que, pour quelqu'un d'inexpérimenté, une grande partie du produit sera inutilisable et finira à la poubelle.
4°) Seul le contreplaqué de qualité dite "marine" (type 4 de la norme NF B54-154) permet de garantir une bonne solidarisation, dans le temps, entre le bois et la stratification.
5°) Pour rendre le stratifié polyester parfaitement étanche il faut l'enduire avec du gel-coat, sinon le stratifié reste poreux (c'est ce qui génère les phénomènes d'osmose sur les coques de bateaux).
7°) Les produits utilisées pour la stratification, résine époxy ou polyester, durcisseur, catalyseur, contiennent des solvants qui ne sont très certainement pas inoffensifs pour nos grenouilles.
8°) Si l'on additionne le prix du contreplaqué marine (environ 8x plus cher que le contreplaqué classique), le prix du mat de verre, du tissus de roving, de la résine, du gel-coat, de quelques outils indispensables, notamment spatules et rouleau débulleur, on en déduit rapidement que le choix d'une cuve en bois stratifié ne doit pas être dicté par des raisons d'économie.
Si je puis donc me permettre un conseil, je pense que l'usage du bois ne se justifie éventuellement que pour les grands vivariums. Cela permet en effet, en construction amateur, d'éviter la manipulation de dalles de verre de taille importante (et par conséquent lourdes et fragiles).
Mais cependant, à mon avis et compte tenu de mes expériences, le bois ne doit être utilisé que pour la partie supérieure qui n'est pas en contact permanent avec l'eau ou le substrat humide.
D'ailleurs, en conservant une partie en verre pour la partie inférieure, cela autorise d'avoir une petite partie aquatique en façade ou, plus pratiquement, de pouvoir contrôler visuellement ce qui se passe sous la surface de la terre (qualité du drainage, niveau de l'eau, existence de bestioles, envahissement des racines, etc.).
La partie supérieure peut alors être réalisée en contreplaqué CTBX ou même en simple contreplaqué intérieur, recouvert d'un bon vernis, d'une résine ou d'un revêtement étanche (par exemple bâche plastique ou plaques de polystyrène extrudé.
Compte tenu de mes précédentes expériences malheureuses avec des vivariums entièrement en bois, j'ai réalisé celui qui est en photo ci-dessous sur ce principe il y a plus de 20 ans, et il trône toujours dans mon salon, en parfait état.
